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PROJET WEFOREST
BILAN ANNÉE 2022
mars 2023
Un bilan qui partage nos progrès au cours de l'année 2022
Le partenariat Weforest & LIBERTY dans la forêt de Desa'a en Ethiopie est une initiative visant à réhabiliter la forêt, à promouvoir la biodiversité et la sécurité alimentaire. L'objectif à long terme du projet est de rétablir la couverture forestière, de restaurer l'habitat des espèces sauvages et de soutenir les communautés locales.
La forêt de Desa’a en Éthiopie
La plus vaste forêt et projet de restauration paysagère de WeForest dans le Tigré, nord de l'Éthiopie, a pour objectif le retour de l'eau dans la région, inverser le processus de dégradation des sols et sortir les communautés de pauvreté.
Malgré la poursuite de la guerre dans la région jusqu'en 2022, l'équipe et la communauté ont une fois de plus atteint les objectifs de plantation et de restauration. 4031 ha ont été placés sous gestion de restauration - l'équivalent de plus de 4800 terrains de football - et nous sommes maintenant à plus du tiers du chemin de restauration de 38 000 ha. Le programme sur les moyens de subsistance a cependant été fortement impacté par les restrictions sur les marchés, le carburant et les fermetures de banques. À la fin de l'année, nous sommes ravis de voir un accord de paix conclu, nos l'équipe et les communautés sont prudemment optimistes pour 2023 et l'espoir de stabilité et de paix dans la région plus importante.Ce rapport présente une mise à jour de nos progrès au cours de 2022. Merci pour tout votre soutien !
4031 ha ont été mis sous gestion de restauration – représentant un total à long terme d'environ 3,9 millions arbres protégés , régénérés et plantés. Plus de 737 000 plants ont été plantés sur les terres forestières et les fermes. 55 placettes de surveillance permanentes ont été établies dans les zones de restauration pour suivre les progrès au fur et à mesure. 772 473 micro bassins de plantation ont été créés. Plus de 11 000 personnes des communautés locales sont engagées dans la restauration activités
La forêt de Desa'a est divisée en deux zones : la zone centrale et la zone tampon (voir carte) où se trouvent les activités comprenant la plantation de reboisement, la régénération, la mise en place de différents aménagements sylvicoles et les activités de gestion post-plantation, et pour finir la conservation des ressources en sol et en eau.
En 2022, les activités de restauration paysagère ont été réalisées dans six municipalités (appelée Tabia, Kebelle ou Ward, c'est la plus petite division administrative en Éthiopie); Kalamine, Felegeweyni, Hawile, Mikael Emba et Golgol-Naele.
Une étape clé : de nouveaux statuts adoptés pour protéger les forêts
L'utilisation non durable des terres dans la forêt de Desa'a a conduit à sa dégradation. Des politiques existent au niveau national, mais ne se sont pas traduites en actions sur le terrain. La révision et la mise à jour des règlements locaux est une étape importante dans la gestion forestière et l'aménagement du territoire. Cette année, nous avons atteint notre étape clé : les nouveaux statuts dans les 7 communes ont été modifiés et remis en concertation avec la communauté locale.
Les statuts existants ont été élaborés il y a longtemps au niveau des villages, et ils ont maintenant des informations détaillées plus et des clarifications sur les limites physiques, les règles pour les types de terre, qui, outre la forêt, comprennent les prairies, les terres agricoles et ravins, et sur les activités autorisées ou non autorisées.
Une réalisation historique à ce jour
Les réalisations entre 2018-2022 :
- 13 912 ha restaurés, soit 37% de l'objectif à 2030 de 38 000 ha – représentant à long terme un total d'environ 13,5 millions d'arbres protégés, régénérés et plantés
- 74 espèces végétales indigènes plantées ou régénérées
- Le taux de survie des plants a dépassé l'objectif de 80 % : allant de 87% à 92% depuis 2018
- Plus de 11 000 familles rejointes dans 6 villages en restauration programme (soit 66 000 personnes en fonction de la taille moyenne de la famille de 6).
- Engagé plus de 3200 ménages en revenus activités (production de miel, volailles, petits ruminants et agroforesterie).
Restauration de la forêt
Encore une année de forte mobilisation communautaire et d'engagement extraordinaire du personnel et des parties prenantes qui signifient qu'en 2022, nous avons mis 4031 ha de terres en restauration. Sept pépinières ont cultivé 1 156 400 plantes de qualité de 11 espèces différentes et notre objectif est de porter ce nombre à 1,3 million de plantes d'arbres de 14 espèces.
Les 7 pépinières emploient 123 pépiniéristes (42 hommes et 81 femmes).
• Un total de 669 199 plants de 5 espèces d'arbres ont été prêtés et plantés dans les sites de restauration.
• 68 273 plantes de sept espèces d'arbres ont été plantées dans 1400 fermes à des fins multiples, y compris les espèces non indigènes, telles que le Cytisus proliferus. Ils servent à nourrir leurs abeilles et leur bétail et peuvent être taillés pour en faire du bois de chauffage.
Cette année, nous avons également utilisé une technique de semis direct sur plus de 132 ha qui appartiennent à neuf espèces d'arbres différentes. Une étude détaillée du sol et de la végétation a été recueillie auprès de 37 parcelles parmi les 55 parcelles permanentes de surveillance (PMP) mises en place en 2022 et assurera le suivi et l'évaluation du projet dans le temps.
La gestion post-plantation comme le paillage, le désherbage et l'arrosage est cruciale pour la restauration et dans certains cas, comme l'élagage, peut apporter d'importants avantages à la famille. La taille des arbres est essentielle pour les aider à bien pousser, et il fournit en plus du bois de chauffage durable pour les familles. 320 membres de la communauté ont élagué 70 000 arbres 2022. Environ 150 ménages ont reçu suffisamment de bois de chauffage pour 2 à 3,5 mois. La collecte de bois de chauffage est souvent faite par des femmes et des jeunes filles et peut être une tâche difficile et chronophage. Fournir du bois de chauffage provenant de la taille des arbres procure cependant un avantage non négligeable.
Le taux de survie sur les sites de plantation de 2018 dépasse l'ensemble des normes minimales, qui est de 80 % après trois ans. Les données de survie des plantes plantées en 2018, 2019, 2020 et 2021 ont été recueillies à partir des parcelles de surveillance permanente définies. Le taux de survie était respectivement de 92,43 %, 90,72 %, 87,22 et 87,62 %.
Moyens de subsistance
Courant 2022, nous avions prévu de fournir du matériel pour les programmes générateurs de revenus à plus de 1 800 ménages. En raison de la guerre et des restrictions de mobilité qui en résultent ainsi que les fermetures des marchés, nous avons pu soutenir 654 familles. Environ un tiers étaient des foyers dirigés par des femmes. Les compétences, le développement et la formation à l'entrepreneuriat ont également été supportés et reprendront en 2023.
L'apiculture respectueuse de la forêt
Dans le Tigre, le miel a une grande valeur. Il nécessite peu de contribution, peut être facilement stocké et vendu sur les marchés locaux et, à ce titre, c'est une activité génératrice de revenus annuels idéale pour les foyers sans terre. Dans une région où 86 % des ménages dépendent directement des ressources forestières pour leur subsistance, le développement de sources de revenus alternatives et respectueuses des forêts comme le miel est essentiel pour réduire la pression des communautés locales sur les ressources forestières. Nous avons fourni à 55 % de nos foyers des ruches (3 par ménage). La disponibilité des ruches est un défi et WeForest a établi un centre d'élevage de reines pour résoudre la pénurie à Desa'a. En 2022, nous avons créé 27 nouvelles colonies d'abeilles (un peu plus de la moitié de notre objectif prévu) par greffage et division. De nouvelles façons d'étendre l'apiculture sont nécessaires pour être en mesure de répondre à la demande, et nous recherchons de nouveaux sites pour atteindre l'objectif. Une apiculture réussie avec une bonne récolte de miel est une activité relativement intensive. Le programme continue d'identifier et de traiter les défis auxquels sont confrontés les apiculteurs locaux et de fournir un soutien technique. C'est à dire, assurer suffisamment de fourrage pour les abeilles à nourrir, en plantant les bonnes espèces au bon moment, en soutenant la formation sur les compléments alimentaires si nécessaire, et en assurant des constructions apicoles ombragées. Pendant ces 4 dernières années, le projet a soutenu 565 ménages et 1488 colonies. Une évaluation en 2022, avec 60% des ménages, à montré que nous sommes proches de notre objectif. 84 % d'entre eux sont toujours engagés dans le secteur de l'apiculture, par rapport à notre objectif de 85 %.
La volaille peut réduire la pression sur les forêts
La volaille est un système à faible contribution qui présente l'avantage de fournir un revenu régulier tout en améliorant la nutrition. Les poulets sont achetés dans le district pour augmenter les chances de survie et d'adaptation (ils sont déjà habitués aux conditions climatiques froides), éviter le transfert de maladies et répondre à la demande du marché local pour les éleveurs. En 2022, l'ensemble des entreprises du secteur a été fermé à cause de la guerre. Notre programme destiné à soutenir 800 familles en 2022 a été suspendu et reprendra en 2023.
Les petits ruminants pour la nutrition et le revenu
Les ovins et les caprins sont parmi les principaux cheptels au Tigré. Ce sont souvent les principales sources de protéines et de revenus des ménages. A condition qu'ils soient imposés de manière contrôlée, les moutons offrent une option de subsistance alternative appropriée pour les foyers dirigés par des femmes. Les moutons fournissent des revenus plus substantiels que les poulets, mais moins souvent.
La distribution des moutons est restée difficile en 2022, et nous nous attendons à voir une amélioration significative de la capacité de reprise des activités en 2023 avec le maintien de la paix. La formation est une partie importante du succès de l'élevage des moutons et malgré les défis, nous avons réalisé 25 % de nos objectifs de formation.
L'agroforesterie pour la sécurité alimentaire
L'agroforesterie est un système dans lequel des arbres ou des arbustes sont mixés avec des cultures sur les terres agricoles. C'est l'un des moyens les plus durable et rentable pour permettre aux petits agriculteurs d'avoir des cultures rentables pour la sécurité alimentaire, la nutrition et avoir un revenu constant tandis que les ressources naturelles telles que le sol et l'eau sont enrichies par la présence des arbres, qui retiennent le carbone au fur et à mesure de leur croissance. Dans les parcelles agroforestières, certains arbres tels que ceux pour utilisés pour le bois sont coupés et remplacés de manière appropriée. D'autres, comme les arbres fruitiers et les arbres fixateurs d'azote, qui sont souvent utilisés pour la fertilisation des sols et le fourrage des animaux, sont taillés année après année et fournissent de la nourriture,
En 2022, 1400 ménages étaient engagés dans la plantation d'arbres polyvalente 460 foyers dans la production de pommes. Le taux de survie des pommiers plantés il y a 1 an est de plus de 92 % et est bien supérieur à ceux des autres arbres (presque 45 %). En 2023, l'équipe mènera des recherches plus approfondies auprès des foyers pour identifier les raisons et ainsi soutenir les actions améliorant les taux de survie des autres arbres.
L'alternatives aux sources d'énergie
La dépendance des communautés pour le bois, les arbres, les feuilles, les broussailles comme combustibles ou tout autre usage traditionnel est telle que l'utilisation de poêles traditionnels inefficaces accroit la pression annuelle sur le bois de chauffage qui est estimé à plus de 23 000 tonnes. Les solutions d'économie de combustibles sont importantes afin de réduire l'utilisation non durable du bois du chauffage. Pour plus de 80 % des 19 000 foyers, notre objectif est de réduire la consommation de bois de chauffage de 30 % grâce à l'efficacité énergétique des fourneaux (fourneaux Tikkikil) et d'augmenter l'accès aux approvisionnements locaux et durables en bois depuis la zone tampon (150 kg par ménage et par an). En 2022, l'équipe a fait une première évaluation sur le fonctionnement des poêles. Les données récoltées à partir d'un petit échantillon de ménages interrogés a montré que 91 % d'entre eux avaient des fourneaux et les utilisaient plus de quatre jours par semaine et au moins deux fois par jour. Une étude plus détaillée sera menée en 2023 pour déterminer le taux d'adoption et l'efficacité de la technologie sur un échantillon plus important. Notre programme de distribution de poêles et lampes solaires pour les communautés locales a été en grande partie en attente depuis le début de la guerre et nous nous attendons, une fois encore à voir les activités reprendre en 2023 avec l'ouverture des routes, des marchés et des commerces.
L'engagement communautaire
Les ouvrages de conservation des sols et des eaux sont une étape cruciale dans la restauration des forêts pour éviter une nouvelle érosion des sols et faciliter l'infiltration des eaux pluviales pour restaurer les bassins hydrographiques . Nous établissons des structures avant les pluies - y compris des tranchées, bassins en demi-lune, bassins de percolation et terrasses – pour reconstituer les nappes phréatiques, aider à l'infiltration et arrêter le lessivage de la couche arable. Avec ces structures, qui peuvent être entièrement construites par les communautés, nous devrions récolter environ 0,5 million de m3 d'eau à chaque saison de pluie. Plus de 11 000 personnes bénéficient directement d'un travail rémunéré grâce à cette action.
En 2022...
• 652 tranchées profondes ont été construites couvrant 2,6 km et avec la capacité d'arrêter l'érosion de 1 956 m3 de terre (environ 80 % de la taille d'une piscine olympique).
• Des digues de pierre de 3 km réduiront l'intensité de l'écoulement des précipitations et stopperont l'érosion du sol
• 597 tranchées plus petites récupéreront les vases et sédiments et stopperont l'érosion
• Les travaux ont commencé sur 5 grandes structures de récolte (y compris l'agrandissement d'une structure à partir de 2020) chacune avec un volume de 750m3.
• 108 barrages de contrôle en pierre ont été intégrés dans des ravins (photo de gauche) pour arrêter leur expansion qui crée des risques d'inondation pour les familles situées plus bas sur les coteaux. Ces structures auront la capacité de récupérer 1 091,5 m3 de sédiments
• Plus de 100 000 plantes dont le sisal et le Phalaris aquantica ont été plantées sur les pentes abruptes des ravins pour stabiliser le sol et réduire l'érosion.
Et après ?
Restauration
• Janvier et Février : identification des zones de conservation des sols et de l'eau pour la prochaine saison
• Mars-mai : construction d'ouvrages sol et eau.
• Mai-juin : préparation de la fosse de plantation.
• Juillet-septembre : plantation.
Moyens de subsistance
• Janvier-mars : sélection des foyers et des fournisseurs.
• Mars-avril : développement des compétences et formation entrepreneuriale.
• Avril-juin : Reprise des activités de subsistance : volaille, mouton et distribution de fourneaux perfectionnés.
Contrôle et évaluation
• La première enquête auprès des ménages pour évaluer les impacts des programmes de revenus est prévue en 2023.
• Le premier suivi quinquennal de la végétation aura lieu en 2024 (pour les sites 2019) incluant l'impact sur la disponibilité, l'infiltration et la qualité de l'eau.
sources WeForest : cliquez ici
Crédit photos : ©D Van Corstanje_WeForest